Veillées de l'Ukraine

..". Chez nous, chers lecteurs, cela soit dit sans vous f cher (peut- tre vous f cherez-vous qu'un leveur d'abeilles vous parle aussi famili rement qu' son comp re), chez nous, la campagne, voici ce qui se passe de toute ternit aussit t que les travaux des champs sont termin s, le moujik grimpe pour tout l'hiver sur son po le, et nous autres, nous cachons nos abeilles dans une cave obscure. Quand il n'y a plus une seule grue dans le ciel, plus une seule poire sur l'arbre, alors, aussit t le soir arriv , vous tes s rs d'apercevoir, au bout de la rue, une maisonnette clair e d'o sortent des bruits de rires, de chansons qui s'entendent au loin; la balalaika r sonne et quelquefois aussi le violon m l s au brouhaha des conversations. Ce sont nos vetchernitsy. Elles ressemblent, voyez-vous, vos bals; seulement, on ne peut pas dire que ce soit tout fait la m me chose. Quand vous vous rendez au bal, c'est uniquement dans le b t de faire aller vos jambes et de b iller dans vos mains; tandis que chez nous, une foule de jeunes filles se r unissent non pas pour danser, mais pour faire marcher la quenouille et le fuseau..."