Saint-Évremond

" Il y a des fortunes de renomm e bizarres, des noms populaires auxquels il ne se rattache aucun souvenir, ou peu s'en faut; des hommes c l bres tout prendre, puisque tout le monde les conna t, mais dont personne ne conna t rien. A ceux-l , il semble que la post rit n'ait fait les honneurs d'une autre vie que pour la forme elle a conserv l' tiquette, sans se soucier de ce qui tait dessous. Ces r flexions me venaient l'autre jour en me rencontrant par hasard avec un de ces hommes dont il n'est rest que le nom. Je parcourais de l'oeil les rayons d'une de ces respectables biblioth ques, vieux meubles de famille, o tant de livres oubli s dorment en paix sous leur reliure rouge, l'uniforme litt raire des deux derniers si cles, quand je tombai sur une rang e de douze petits volumes in dix-huit, intitul s: OEuvres de Saint- vremond. Le faites-nous du Saint- vremond m'avait toujours intrigu . Je fus curieux d'avoir enfin le mot de cette litt rature de gentilhomme si ch re Barbin, pr s de laquelle le XVIIIe si cle avait pass en l'honorant, comme par gr ce, d'un regard distrait, et dont le n tre ne s'occupait d j plus..."