L'Église de France Pendant La Guerre

Le catholicisme survit en France, sinon comme une loi religieuse fid lement observ e par tous, au moins comme un statut social dont bien peu se sont d partis. C'est Waldeck-Rousseau qui tenait ce langage, en 1903, dans un discours au S nat. Il non ait ainsi l'exacte v rit ; et ces simples mots rendaient un hommage ce que repr sente l'Eglise de France dans l'atmosph re morale du pays. Quelle que soit la ti deur de beaucoup de populations, quelque indiff rentes que parfois elles puissent tre aux cons quences religieuses de leurs votes, un certain nombre de Fran ais coutent l'Eglise comme une institutrice de bonne vie, un tr s grand nombre la convoquent comme une garante de bonne mort. Et, pr s de ceux-ci comme de ceux-l , l'Eglise tout de suite est la bienvenue, lorsque sonne une heure comme celle de la guerre, o la bonne vie doit s'exalter jusqu' l'h ro sme, o la mort est constamment proche. Dans le double mouvement par lequel les mes se rapprochent de l'Eglise, par lequel l'Eglise se rapproche des mes, se d cha ne alors une force d' lan qui balaie les malentendus, fait taire les susceptibilit s et pour un instant au moins, rend la vieille Eglise un persuasif ascendant. Voil vingt-huit mois que l'Eglise de France met cet ascendant au service de la France...