Le Chateau

R sum K. cherche rencontrer son employeur afin de prendre ses fonctions. Quoi de plus courant ? A l'image de cette motivation, le langage de Kafka est simple et sobre, contrairement aux p rip ties engendr es par ce d sir pourtant banal, mais dont la r alisation d pend du ch teau. Cet difice surplombe le village et en abrite toute l'administration. Tr nant sur le destin de tous les habitants, il est imp n trable et, comme tout ce qui sert de point de r f rence la qu te de K., est investi d'une autorit que personne ne mesure vraiment. Dans cet univers en apparence immuable, m me le temps chappe la compr hension du h ros path tique, dont les rep res sont de plus en plus intangibles et fluctuants. Mais K. est-il vraiment plaindre, lui qui refuse de fuire et persiste vouloir s'int grer dans cette logique, insaisissable pour l' tranger comme pour l'autochtone ? Dans ce roman qui, par son travail sur le permanent et le fluctuant, atteint un quilibre prodigieux entre la claustrophobie et le vertige, Kafka met en sc ne de mani re saisissante la mont e progressive de l'angoisse. On comprend alors que Rushdie s'en soit inspir pour Grimus, r flexion sur la valeur identitaire de l'obsession. --Sana Tang-L opold Wauters