La Cyropédie - (Des Oeuvres Complètes Tome 1)

J'observais un jour combien de d mocraties ont t renvers es par des hommes qui pr f raient tout autre gouvernement, combien de monarchies et d'oligarchies ont t d truites par des factions populaires, combien d'ambitieux ont t d pouill s de la souveraine puissance qu'ils venaient d'usurper, et combien l'on admire le bonheur et l'habilet de ceux qui ont su s'y maintenir m me peu de temps. Je consid rais ensuite que dans les maisons des particuliers, compos es les unes d'un nombreux domestique, les autres d'un petit nombre de serviteurs, les chefs ne savent pas commander, m me ce petit nombre. Je remarquais, d'un autre c t , que les boeufs, les chevaux se laissent conduire par ceux qui les soignent, qu'en g n ral tous ceux qu'on appelle pasteurs, sont justement r put s ma tres des animaux confi s leur garde. Je voyais que ces animaux leur ob issent plus volontiers que les hommes ceux qui les gouvernent, car les troupeaux suivent le chemin que leur indique le berger, ils paissent dans les champs o il les m ne, et respectent ceux qu'il leur interdit. Ils le laissent user son gr du profit qu'ils lui rapportent. Jamais on ne vit un troupeau se r volter contre le pasteur, soit en cessant de lui ob ir, soit en le privant de son revenu.