Hellènes Et Bulgares

Quand s'op ra, en 395, la mort de Constantin le Grand, le partage de l'immense empire romain en deux empires, on e t pu croire que dans les limites de celui d'Orient, au moins dans ses provinces d'Europe, aucune race humaine ne pourrait disputer la pr pond rance la race grecque. Dans l'esp ce de champ clos compris entre le Danube au Nord, l'Adriatique et la mer Ionienne l'Ouest, la Mer-Noire et l'Archipel l'Est, il n'existait que des d bris de peuplades, pour la plupart tablies de toute antiquit dans la p ninsule balkanique, r put es autochtones et dont les anciens g ographes nous ont rendu les noms familiers. A peine effleur es par la propagation de la langue romaine, il semblait qu'elles ne r sisteraient point la p n tration grecque, rayonnant la fois de Constantinople et d'Ath nes; il semblait que toutes ces vieilles nations, qu'elles appartinssent au groupe illyrique ou bien au groupe daco-thracique, M siens, Albanais, Dardaniens, P oniens, P lagoniens, Chaoniens, Molosses, etc., aux idiomes pauvres et rudes, n'entreraient enfin dans le grand courant de l'histoire et de la vie que par leur absorption dans l'hell nisme. Si ces Barbares n'avaient pu, en quatre si cles d'empire romain, devenir, comme les Ib res ou les Celtes, de vrais Latins, pourraient-ils se montrer aussi r fractaires cette langue hell nique qui, depuis le VIe si cle avant notre re, s'insinuait chez elles par tant de colonies grecques et par toutes les voies du commerce, qu'avaient parl e les rois de la Mac doine et de l'Epire encore barbares, les Philippe, les Alexandre le Grand, les Antipater, les Ptol m e la Foudre, les Pyrrhus; plus rapproch e de leurs idiomes qu'autre parler humain; une langue qui tait la fois celle de l'Empire, celle de l'Eglise et celle de la civilisation ?...