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Beskrivelse
Que devient la peinture en Italie ? Lorsque au moment du risorgimento, la nation italienne, comme la Beaut endormie, d crite dans les contes de f es, se r veilla l'appel d'un prince galant homme, on vit s' veiller en m me temps qu'elle les serviteurs qu'avait jet s dans le m me sommeil, il y a des si cles, un m me enchantement. Ceux qui se trouv rent les premiers debout furent les orateurs. Ils se mirent parler, ils parlent encore; puis les capitaines; puis, chose tout fait impr vue, les anthropologues, les philologues et les criminalistes. S' veill rent aussi les musiciens qui, d'ailleurs, ne s' taient jamais bien endormis et avaient continu de faire entendre, dans le silence et la solitude intellectuelle du ch teau dormant, leurs hautbois, leurs violes et leurs fl tes. Puis les architectes, qui eussent mieux fait peut- tre de sommeiller encore... Les financiers, que sir Edward Burne-Jones a peints dans sa Briar Rose, la main sur leur sacoche entr'ouverte, se sont lev s aussi et sont all s porter aux paysans d'ing nieux syst mes de banques populaires. Les conteurs furent plus lents se reprendre. On les lit maintenant, et les vierges de leurs romans ont pass les rochers des Alpes. - Mais les peintres ?... De quel lourd sommeil, sans r ves, se sont donc endormis les ma tres du XVIe si cle pour que, dans cet universel r veil de la pens e et de la vie transalpines, aucun n'ait repris l'oeuvre interrompue? Quels liserons, quels volubilis, quelles cymbalaires, quelles glantines perverses ont grimp et tiennent prisonniers le doigt et le pinceau ? Ou bien, parce qu'ils furent les derniers grands serviteurs de l'Italie s'endormir, doivent-ils tre plus que d'autres paresseux se lever ?...
