Considérations Sur La Mesure de la Valeur Et Sur La Fonction de Métaux Précieux

" Personne n'ignore que les m taux pr cieux, c'est- -dire l'or et l'argent, ou, si l'on veut encore, le num raire, la monnaie, constituent la richesse aux yeux du vulgaire; et nous pourrions entendre ici par le vulgaire tous ceux qui ne sont pas vers s dans les premiers l ments de l' conomie politique. Si l'on demande un homme du peuple, ou un homme que son ignorance rapproche du peuple, ce que c'est que d' tre riche, il r pondra probablement: c'est poss der une somme d'or ou d'argent. Cette opinion, fruit d'une illusion grossi re, a t longtemps rig e en doctrine par les savants; elle a servi de fondement au syst me exclusif ou mercantile; et, pour peu qu'on soit au courant des v rit s d montr es par les conomistes modernes, on sait assez quelles mesures d sastreuses elle a produites, et de combien de malheurs elle a t la source. Mais cette opinion tant g n ralement abandonn e aujourd'hui, et ne pouvant trouver d asile d sormais que dans quelques esprits r trogrades on arri r s, ce serait perdre un temps pr cieux que de s'arr ter la combattre s rieusement. Il suffit de la signaler et de passer outre. L'or et l'argent sont des richesses, sans contredit; ce sont des richesses d'une esp ce particuli re, comme le bl , comme le vin, comme la laine, etc.; mais ce ne sont pas, beaucoup pr s, les seules et uniques richesses qu'il y ait dans le monde. Tel est le principe important sur lequel les hommes clair s sont tous d'accord aujourd'hui..."