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Beskrivelse
La guerre a t d clar e hier. La nouvelle en est parvenue Versailles dans la soir e. M. Beaudrain, le professeur du lyc e qui vient me donner des le ons tous les jours, de quatre heures et demie six heures, m'a appris la chose d s son arriv e, en posant sa serviette sur la table. Il a eu tort. Moi qui suis l'aff t de tous les pr textes qui peuvent me permettre de ne rien faire, j'ai saisi avec empressement celui qui m' tait offert. Ah la guerre est d clar e Est-ce qu'on va se battre bient t, monsieur Pas avant quelques jours, a r pondu M. Beaudrain avec suffisance. Un de mes amis, capitaine d'artillerie, que j'ai rencontr en venant ici, m'a dit que nous ne passerions gu re le Rhin avant une huitaine de jours. Alors, nous allons passer le Rhin Naturellement. Il est n cessaire de franchir ce fleuve pour envahir la Prusse. Alors, nous envahirons la Prusse Naturellement, puisque nous avons 1813 et 1815 venger. Ah oui, 1813 et 1815 Apr s Waterloo, n'est-ce pas, monsieur Quand Napol on a t battu ... Napol on n'a pas t battu. Il a t trahi, a fait M. Beaudrain en hochant la t te d'un air sombre. Mais donnez-moi donc votre devoir; c'est un chapitre des Commentaires, je crois Oui, monsieur... J'ai vu chez M. Pion... ... Les Commentaires... Ah c' tait un bien grand capitaine que C sar Eh eh nous suivons ses traces. Seulement nous n'aurons pas besoin de perdre trois jours, comme lui, jeter un pont sur le Rhin; nous irons un peu plus vite, eh eh ... Qu'est-ce que vous avez vu, chez M. Pion Une gravure qui repr sente Napol on partant pour Sainte-H l ne et pronon ant ces mots: France... Le professeur m'a coup la parole d'un geste brusque; et, passant la main droite dans son gilet, la main gauche derri re le dos, il a murmur d'une voix lugubre en levant les yeux au plafond