Nouveaux contes bleus

CONTES ISLANDAIS Je connais des gens d'esprit, de graves et discr tes personnes, pour qui les contes de f es ne sont qu'une litt rature de nourrices et de bonnes d'enfants. N'en d plaise leur sagesse, ce d dain ne prouve que leur ignorance. Depuis que la critique moderne a retrouv les origines de la civilisation et restitu les titres du genre humain, les contes de f es ont pris dans l'estime des savants une place consid rable. De Dublin Bombay, de l'Islande au S n gal, une l gion de curieux recherche pieusement ces m dailles un peu frustes, mais qui n'ont perdu ni toute leur beaut ni tout leur prix. Qui ne conna t le nom des fr res Grimm de Simrock, de Wuk Stephanovitch, d'Asbjoernsen, de Moe, d'Arnason, de Hahn et de tant d'autres? Perrault, s'il revenait au monde, serait bien tonn d'apprendre qu'il n'a jamais t plus rudit que lorsqu'il oubliait l'Acad mie pour publier les faits et gestes du Chat bott . Aujourd'hui que chaque pays reconstitue son tr sor de contes et de l gendes, il est visible que ces r cits qu'on trouve partout, et qui partout sont les m mes, remontent la plus haute antiquit . La pi ce la plus curieuse que nous aient livr e les papyrus gyptiens, gr ce mon savant confr re, M. de Roug , c'est un conte qui rappelle l'aventure de Joseph. Qu'est-ce que l'Odyss e, sinon le recueil des fables qui charmaient la Gr ce au berceau? Pourquoi H rodote est-il la fois le plus exact des voyageurs et le moins s r des historiens, sinon parce qu' l'expos sinc re de tout ce qu'il a vu, il m le sans cesse les merveilles qu'on lui a cont es? La louve de Romulus, la fontaine d' g rie, l'enfance de Servius Tullius, les pavots de Tarquin, la folie de Brutus, autant de l gendes qui ont s duit la cr dulit des Romains. Le monde a eu son enfance, que nous appelons faussement l'antiquit ; c'est alors que l'esprit humain a cr ces r cits qui difiaient les plus sages et qui, aujourd'hui que l'humanit est vieille, n'amusent plus que les enfants. douard Ren Lefebvre de Laboulaye, commun ment appel douard Laboulaye, n le 18 janvier 1811 Paris o il est mort le 25 mai 1883, est un juriste et un homme politique fran ais. Il fut d put , puis s nateur inamovible de la Troisi me R publique. C'est lui qui insuffla l'id e d'offrir une statue repr sentant la Libert aux tats-Unis. Biographie douard Lefebvre de Laboulaye est le fils de Auguste Lefebvre de Laboulaye (1779-1824), r gisseur de l'octroi de Paris, chevalier de la L gion d'honneur. douard tudia le droit et fut re u licenci . Il pouse en premi res noces, en 1832, Augusta Virginie Paradis. De cette union est n l'ann e suivante un fils, Paul, futur ambassadeur de France Madrid et Saint-P tersbourg. Devenu veuf en 1841, il pousa en secondes noces Louise Alexandrine Val rie Michelin-Tronsson du Coudray. Andr Lefebvre de La Boulaye est son petit fils. Il exerce pendant quelque temps la profession de fondeur en caract res au c t son fr re Charles polytechnicien, fabricant de caract res d'imprimerie et pr sident du Cercle de la librairie. C'est cette profession qui figure sur la couverture de son premier ouvrage Histoire du droit de propri t fonci re en Occident. Cet ouvrage, issu d'un m moire, avait t prim au concours de l'Acad mie des inscriptions et belles-lettres. En 1842, il se fit inscrire au barreau de Paris. Il s'attacha d'une fa on toute particuli re l' tude de la p tisserie et des historiens de l'Allemagne, dont il acquit une connaissance approfondie. Ses premiers ouvrages attir rent l'attention des lettr s, et contribu rent, dans une certaine mesure, r g n rer l' tude de l'histoire du droit. l' rudition n cessaire, il sut joindre une exposition claire et un style l gant, qualit s qui se retrouvent dans tous ses ouvrages, s'affirmant encore avec le temps. Ces travaux lui permirent d' tre nomm