- Bliv medlem
-
Log ind
Du er ikke logget ind
Log ind Opret dig - Kurv
Du er ikke logget ind
Beskrivelse
On a crit beaucoup de livres sur l'Inde; on a publi sur ce pays volumes sur volumes, mais les auteurs se sont avant tout pr occup s de l'immense empire en partie conquis par les armes anglaises, en partie achet par la Compagnie moyennant une rente viag re des rajahs eff min s et ignorants. Il est vrai que le vaste territoire, aujourd'hui administr par l'Angleterre, soit comme d pendance directe, soit comme simple d l gation, comprend une multitude d' tats qui sont venus successivement fondre leur autonomie dans l'implacable creuset d'une soci t de marchands de la Cit . Qu'adviendra-t-il un jour de cette domination trop absorbante ? Il n'est pas ais de le pr voir d s pr sent. Cependant un examen attentif des populations et de leur attitude prouve d'une mani re irr futable que nos voisins d'outre-Manche n'ont aucune racine dans le pays et que, minemment aptes prendre, les Anglais le sont beaucoup moins se faire aimer. Ils ont d'ailleurs puis l'Inde, autant sinon plus que ses rajahs dont l'avidit ne connaissait pas plus d'obstacle que de frein. Pierre Louis Honor Chauvet LE D PART Nous tions alors au commencement de l'ann e 1852. L'agitation produite par de r cents v nements r gnait encore dans les esprits, sinon dans la rue; plus d'un se sentait mal l'aise au milieu de l'ordre nouveau. Un matin, je vis entrer chez moi l'amiral de Verninac; il m'annon a sans pr ambule qu'on venait de lui offrir le gouvernement de l'Inde fran aise et qu'il avait accept une mission qui devait lui permettre de consacrer les derni res ann es de sa carri re des populations qui ont perdu beaucoup de leur ancien prestige, mais qui, au milieu des changements qui ont amen leur d cadence, ont conserv une r signation et une bont qu'on ne retrouverait point un gal degr parmi les autres races plac es dans des conditions identiques. L'amiral me demanda si je ne consentirais pas l'accompagner. Rien ne me retenait Paris. J' tais d vor du d sir de m' loigner pendant quelques ann es. Sans lien d'attache moral ni mat riel avec la ville aux grandes tourmentes, sans parent capable de me retenir, ayant perdu l'espoir de me cr er une position convenable en France, j'acceptai avec empressement la proposition de l'amiral, et, quinze jours plus tard, je re us l'avis officiel que j' tais nomm secr taire g n ral du gouvernement fran ais dans l'Inde. J'avoue que j' prouvai une vive sensation de plaisir en recevant cette nomination qui m'arrachait aux pr occupations de l'heure pr sente et l'incertitude de l'avenir. J'allais donc reprendre la s rie des p r grinations commenc es par moi aux Antilles, en Am rique, en Afrique, et qui m'avaient laiss de si charmants souvenirs. Devant mes yeux se d roulait, avec toutes ses s ductions, le merveilleux panorama du voyage que nous devions entreprendre pour nous rendre Pondich ry, chef-lieu de l'administration fran aise. Que de choses conna tre et admirer dans cette route si longue mais si vari e Malte, l' gypte, le d sert, l'Arabie, la mer Rouge, Ceylan, l' le enchant e, puis l'Inde, terre sans cesse visit e et pourtant toujours nouvelle, gr ce ses moeurs, ses coutumes et ses habitants, t moignages irr cusables d'une civilisation ant rieure de plusieurs si cles la n tre; pays de l'indolence et du r ve, cadre immense o se meuvent sans effort et sous leurs aspects les plus vari s les contes f eriques des Mille et une nuits. L'amiral me donna rendez-vous Marseille pour les premiers jours de juillet. J'arrivai une semaine avant le jour indiqu , comme un homme qui, pour ne pas manquer le d part, se condamne volontiers l'ennui d'une longue attente. Je trouvai mon compagnon de route r uni sa famille, qu'il emmenait avec lui. L'un des plus beaux paquebots des Messageries maritimes attend
