Sir William Hamilton

" Ce n'est pas l'Ecosse qui a commenc la r putation de William Hamilton. M. Brandis en Allemagne l'avait proclam le grand ma tre de la philosophie p ripat ticienne, et M. Cousin en France un des premiers critiques philosophiques de l'Europe, qu'il tait peine connu dans sa patrie, et qu'on lui disputait ses titres une chaire de logique dans l'universit d'Edimbourg. Ses disciples les plus touch s de son m rite et de sa gloire ne datent sa prise de possession d finitive du rang qui lui appartient dans l'opinion de ses compatriotes que de l' poque o il publia son dition des oeuvres de Reid. Il y a de cela quatorze ans, il en avait cinquante-huit, et depuis dix-sept ans il avait donn le premier crit qui l'a fait conna tre au monde philosophique. Diverses causes ont pu contribuer la lenteur avec laquelle ce nom est sorti de l'obscurit pour n'y jamais rentrer. La premi re est sans doute le caract re de Hamilton, plus amoureux de l' tude que de la composition, plus captiv par le travail de la pens e que par le besoin de la propager, et qui garda longtemps le secret sur ses recherches avant d'en r v ler au monde la direction et l'originalit ; mais il faut peut- tre tenir plus de compte encore de l' tat g n ral des esprits en Ecosse au temps o il commen a d' crire. La philosophie n' tait pas populaire dans le pays de Hume et de Reid; elle y tait tomb e dans l'oubli ou du moins l'abandon, fort d daign e et l g rement suspect e par la th ologie, ou plut t par cette ardeur dogmatique qui en prenait le nom, et qui, poussant la croyance plus qu'au savoir, ne souffrait autour d'elle ni diversion ni r sistance..."