Orgueil Et Prevention

C'est une v rit presqu'incontestable qu'un jeune homme possesseur d'une grande fortune, doit avoir besoin d'une pouse. Bien que les sentimens et les go ts d'un tel homme ne soient pas connus; aussit t qu'il vient se fixer dans une province, les familles du voisinage le regardent comme un bien qui doit dans peu appartenir l'une ou l'autre de leurs filles. Mon cher M. Bennet, avez-vous appris que le ch teau de Netherfield est enfin lou ? M. Bennet r pondit que non. Je puis vous assurer qu'on l'a lou , reprit sa femme, car Mme. Long sort d'ici, et m'a dit tout ce qu'il en tait. M. Bennet ne fit point de r ponse. Ne d sirez-vous pas savoir, dit sa femme tr s-vivement, quel est l'homme qui doit devenir notre voisin ? Vous d sirez me le dire, et je veux bien vous couter. Cet encouragement fut suffisant. Eh bien mon cher, sachez qu'un jeune homme fort riche vient habiter Netherfield; il y passa lundi dernier en voiture quatre chevaux, il vit la maison, elle lui plut; il parla sur-le-champ M. Morris, et doit en prendre possession la St. Michel. Comment le nommez-vous ? Bingley. Est-il mari ? Non bien certainement. Un jeune homme tr s-riche, quatre ou cinq mille livres sterlings de rente; quel bonheur pour nos filles Comment donc, qu'est-ce que cela peut leur faire ? Mon cher M. Bennet, comme vous tes ennuyeux ne voyez-vous pas qu'il est tr s-probable qu'il en pousera une. Est-ce l son intention en venant demeurer ici ? Son intention Peut-on dire une telle sottise; mais il est tr s-possible qu'il devienne amoureux d'une de nos filles; ainsi il faut que vous lui fassiez une visite aussit t apr s son arriv e.