de La Centralisation En France

" Bien diff rente de la vertu, dont on a dit qu'elle est lou e et qu'elle meurt de froid, la centralisation est fort critiqu e et elle prosp re. Rien n'indique en elle souffrance, mis re, inanition, et cependant elle ne s'entend gu re nommer sans plainte et sans reproche. Plus d'un livre et plus d'un bon livre, un excellent surtout, celui de Tocqueville, a servi dresser contre elle l'acte d'accusation dont on r p te partout les articles, mais elle ne s'en porte pas plus mal; elle va son train, elle gagne du terrain, elle cro t en activit et en nergie, quelquefois de l'aveu et avec le concours de ceux qui en m disent. On n'en soutient pas moins qu'elle est un grand mal; on parle de la restreindre, sinon de la supprimer. Ce n'est pas sa gloire que tournera la conclusion lointaine de l'Histoire de la libert politique en France, de M. de Lasteyrie. M. Duvergier de Hauranne ne lui pargne point sa part dans les revers de nos institutions repr sentatives. Ce n'est certes pas pour la recommander au pays que M. B chard a savamment crit sur le Droit municipal dans l'antiquit , et M. de Larcy recherch avec une sagacit curieuse quelles r formes auraient pu sauver la monarchie de quelques-unes des vicissitudes politiques de la France. Enfin ces jours derniers, dans un livre m lang qui, sous le titre de Varia, s' crit en province avec beaucoup d'ind pendance et d'esprit, je trouvais un morceau vif et s rieux qui propose un nouveau syst me de restauration des libert s provinciales. La clameur est donc forte, et elle n'est pas d'hier; peu s'en faut qu'elle ne soit unanime. Elle ne l'est pas pourtant: Etiam si omnes, ego non, a dit un crivain distingu , dont les ouvrages, difficilement populaires ne peuvent tre n glig s que de ceux qui ne les connaissent pas..."